Un côté kitsch assumé et une crinière dorée qui ne passe pas inaperçue. Daoudia qui a fait danser tout le monde sur son désormais tube national 3tini saki.

Depuis qu’elle réclame son sac pour se refaire une beauté, Zina Daoudia est sur toutes les lèvres. Qu’on l’aime ou qu’on la critique, celle qui a commencé sa carrière sur des notes de raï a su remettre le chaâbi au devant de la scène en lui conférant une certaine hype, l’introduisant à un nouveau public. Plus de 55 millions de vues sur son profil Youtube et plusieurs polémiques à son actif, Zina Daoudia est devenue une véritable diva de la musique populaire que tout le monde connait. Sa recette ? Une présence forte sur les chaînes nationales mais aussi une bonne maîtrise de la musique à l’ère du numérique. Fini les pochettes kitsch sur les étalages des disquaires, la chanteuse populaire leur préfère Youtube et iTunes où elle vend ses singles. Si elle n’accorde habituellement pas d’interviews à la presse, elle s’est pourtant livrée à nous lors d’une rencontre exclusive.

Vous avez été fortement critiquée pour les sonorités khaliji de 3tini saki. N’auriez-vous pas cédé à cette mouvance pour mieux vous exporter sur le marché du Golfe ?

C’est totalement faux. Ce ne sont pas des sonorités khaliji, mais plutôt occidentales. La musique est profondément inspirée de la techno, agrémentée par des notes de kamanja, de piano et de bendir que j’ai moi-même jouées. C’est un rythme nouveau qui ressemble peut-être au khaliji, mais qui n’a pas été conçu ainsi à la base. Ceux qui ont critiqué ma musique n’ont juste rien compris à ce que je fais.

Certains ont été agressifs vis-à-vis du virage qu’ont pris vos choix musicaux. Pourquoi ne pas avoir réagi et répondu à ces attaques ?

Certaines chansons issues du registre chaâbi débordent de vulgarité, pourquoi personne ne les critique ? Ils se sont attaqués à ma chanson parce qu’elle a cartonné. Je ne réagis pas parce que j’accepte les critiques. Cela prouve que je suis suivie et qu’on s’intéresse à moi.

Est-ce qu’il y a un discours féministe derrière 3tini Saki où la femme défend sa place dans l’espace public ?

Avant toutes choses, cette chanson a une connotation comique. Elle évoque la volonté d’une femme à se maquiller et à se sentir belle. Toutes les femmes aiment être coquettes, et c’est leur droit. Entre amies, il nous arrive souvent qu’on prenne nos sacs à main pour se refaire une beauté. C’est une chanson toute simple, amusante, qui cherche avant tout à divertir.

Vous sortez plusieurs singles qui rencontrent un franc succès sur Youtube. Pensez-vous à la sortie d’un nouvel album ?

Pas pour l’instant. Actuellement, je m’apprête  à faire la promotion de mon nouveau single Cheddi Weldek 3lia, dont le clip sera tourné entre la Thaïlande et la France.