Klô Pelgag: l’«extraterrestre de Montréal»


Quatre mois seulement après la distribution de son premier albumL’alchimie des monstres en France, l’artiste que les médias français surnomment «l’extraterrestre de Montréal» multiplie les concerts dans l’Hexagone.

«Décomplexée», «fantasque», «décalée»; autant de qualificatifs utilisés par la presse française pour tenter de mettre en mots le caractère insaisissable de l’artiste originaire de Sainte-Anne-des-Monts.

À 24 ans, l’auteure-compositrice-interprète, installée depuis 4 ans à Montréal, rayonne en France, où elle multiplie les apparitions scéniques.

«Je pense que les gens ont une soif de liberté, d’autre chose, mon projet arrive peut-être au bon moment, a déclaré Chloé Pelletier Gagnon le 11 juillet dernier, à la veille de son concert aux Francofolies de La Rochelle.

UN MULTIVERS

La richesse de l’univers multidimensionnel de Klô Pelgag, où s’entremêlent surréalisme et onirisme, lui permet de traiter de sujets comme la perte d’un être cher et la chimiothérapie (La fièvre des fleurs) avec un certain recul poétique.

«J’ai beaucoup été influencée par les surréalistes, par Boris Vian notamment qui proposait une approche différente de tout ce que j’avais pu lire auparavant, a expliqué l’artiste. Tout le monde réagit plus au moins de la même façon face à la mort, il y a différentes étapes d’acceptation, mais ce qui est intéressant avec l’art, c’est son pouvoir de transformation de ces étapes de deuil.»

Sur scène, Klô Pelgag porte une attention toute particulière au visuel, sans pour autant théâtraliser ses apparitions. «Il y a un côté théâtre dans ce que je fais sur scène, mais ce n’est pas organisé, il y a beaucoup d’improvisation, c’est brut et très en lien avec le présent.»

Il faut dire que la lauréate du prix du Cirque du Soleil et du prix des diffuseurs européens 2013 a bien développé son art depuis sa participation au concours «Ma première place des arts» en 2009.

«J’ai participé à beaucoup de concours lorsque j’ai commencé, pour me donner des défis, a-t-elle confié. C’était une période nécessaire, car j’ai eu le temps d’explorer et de me préparer. Je me sens prête aujourd’hui, mais je n’aurais pas aimé le faire il y a deux ans. C’est le bon moment maintenant.»

ENTRE LE QUÉBEC ET LA FRANCE

Même si l’agenda français de Klô Pelgag reste bien chargé jusqu’en avril 2015, la chanteuse n’envisage pas pour autant de s’installer dans l’Hexagone.

«Je comprends que les gens soient lassés par les allers-retours, mais ce n’est pas dans mes plans pour l’instant, a-t-elle déclaré. Je suis en France environ un mois sur deux, mais je suis vraiment contente de retourner au Québec, car j’ai une vie là-bas et je ne pense pas avoir besoin de m’établir ici pour réussir. J’ai juste besoin d’y venir fréquemment.»

Pour l’heure, elle apprivoise sereinement son nouveau public, un exercice aisé pour une artiste qui a déjà promené ses chansons jusqu’en Chine.

«En France, ce n’est pas le même public qu’au Québec, mais ça reste des humains, a plaisanté Klô Pelgag. Il y a des nuances, mais la forme du spectacle reste la même. En Chine, c’était vraiment un autre public, on pouvait parler de choc culturel.»


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