L’actrice Sanae Akroud s’est confiée à Yabiladi sur son tout premier film en tant que réalisatrice « Khnifist R’mad » (La scarabée des cendres) diffusé depuis le 22 avril. L’artiste, qui affirme vouloir réconcilier les Marocains avec leurs traditions orales passées, se réjouit des premiers bons retours.

« Jusqu’à maintenant on a eu de bons retours, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les médias ou ceux qui ont déjà vu le film », s’enthousiasme d’emblée Sanae Akroud, l’actrice et productrice de « Khnifst R’mad », film diffusé depuis le 22 avril au Maroc. Le long métrage raconte une histoire d’amour entre un sultan et une fille du peuple, issue d’un milieu très modeste.

L’ancienne étudiante de l’ISADAC de Rabat, qui a déjà à son arc plusieurs  ou séries («Aïcha Douiba », « Souk Nsa », « Romana o Bartal », « Kayd Ennsa »), s’attend à ce que ’’Khnifist R’mad’’ « touche le plus de monde ». Dans le film,  « j’ai essayé de casser l’image diabolique associée aux femmes, cette image que l’homme utilise pour la mépriser. Dans le film on parle d’une histoire d’amour pour laquelle chacun défend son point de vue avec la façon qu’il juge adéquate », explique-t-elle.

Sur son passage de l’autre côté de la caméra, Sanae estime que c’est « un développement humain normal, en relation avec mon expérience, et ce n’est en aucun cas pour me montrer supérieure, c’est un défi, un objectif… ». A propos du scénario, elle affirme avoir « beaucoup lu ». « Ce n’est pas une question de hasard ou de lecture du moment. Ce sont des lectures et un bagage accumulés sur plusieurs années et pas seulement en Darija ». « Jusqu’à présent je n’ai pas écrit de scénario en Darija. J’ai pu mettre à profit mes études en arabe littéraire pour l’écriture », révèle la réalisatrice.

L’observation comme source d’inspiration

Sanae affirme aussi avoir complété ses lectures « en écoutant les gens ». « Je pense que l’observation quotidienne des gens est importante…». « Le plus dur est de construire à partir des observations, d’écrire les dialogues composés mot par mot, phrase par phrase pour qu’ils soient bien articulés et qu’ils aient en même temps un côté dramatique ». « Mon but est de réconcilier les Marocains avec leurs traditions orales passé », poursuit la réalisatrice.

A propos du cinéma marocain, Sanae regrette l’absence de productions nationales dans les grands rendez-vous internationaux. « On se compare aux pays voisins comme l’Algérie. On est quasiment absent des rencontres à l’international, on trouve rarement un projet marocain qui se mesure à ceux des autres pays », déplore-t-elle, tout en positivant : « j’espère que ce vide sera rempli avec le temps ».