Aïcha Ech-Chenna contre la généralisation de l’avortement au Maroc

Le débat sur l’avortement au Maroc est revenu au devant de la scène après la suspension du Pr Chraïbi suite à son passage dans un reportage sur France 2. Aïcha Ech-Chenna, grand nom du militantisme féminin marocain, est elle aussi revenue sur cet épineux sujet dans une interview à Panorapost.

Interrogée par le Panorapost, la célèbre militante marocaine Aïcha Ech-Chenna est revenue sur la polémique déclenchée par la suspension du professeur Chraïbi. Rappelant que ce dernier luttait depuis longtemps contre l’avortement clandestin, elle n’a pas voulu s’avancer sur les raisons qui auraient pu pousser le ministre de la Santé à l’interpeller. « Je ne peux pas m’exprimer sur les dessous des questions administratives », a-t-elle lancé.

Elle estime par contre que l’avortement est un sujet qui doit être « courageusement discuté au Maroc ». Une des solutions avancées par la fondatrice de Solidarité féminine est la prévention pour éviter d’arriver jusqu’à des situations dramatiques. Elle veut par exemple mettre en place une réelle éducation sexuelle, aujourd’hui inexistante selon elle, précisant que « dans le Coran, elle est bien stipulée ».

Comme dernière solution

Elle a aussi mis l’accent sur la conscience et la déontologie des médecins qui pratique l’avortement de manière clandestine. Elle dit à ce propos qu’« il faut absolument que ce soit la dernière solution pour la femme qui doit le subir. Cela peut être le cas par exemple pour une malformation du fœtus, car nous n’avons même pas de structures pour recevoir les enfants handicapés. Personnellement, je pense que l’avortement doit être traité au cas par cas, on ne doit pas le généraliser. »

Elle préconise également une discussion avec les femmes qui souhaitent avorter pour déterminer leurs réelles motivations et savoir si elles pourraient être intéressées par d’autres alternatives. « A titre d’exemple, moi, j’ai eu des mères célibataires ici à Solidarité féminine, qui ont été violées, qui ont cherché à avorter et n’ont pas réussi. Lorsqu’elles viennent ici, elles remercient Dieu d’avoir pu garder leur bébé », précise-t-elle ensuite pour étayer ses propos.