INTERVIEW – Avec « Enty », « Mal Hbibi Malou » ou encore « Lm3allem », le chanteur marocain Saad Lamjarred enchaine les succès.
Ses titres sont écoutés dans tout le monde arabe. Ses clips sont visionnés des dizaines de millions de fois sur Youtube. Ses concerts affichent complet et ses fans se comptent par milliers.
Alors qu’il était de passage à Rabat pour rendre visite à ses parents, la célèbre actrice Nezha Regragui et le chanteur Bachir Abdou, le trentenaire au sourire ultra-bright accorde au HuffPost Maroc un entretien exclusif .
Nous l’avons rencontré au lounge du Sofitel de la capitale. Le jeune homme révélé dans un télé-crochet croule sous les demandes d’autographes: serveurs, clients, jeunes comme adultes veulent avoir leur selfie avec le crooner marocain.
Autour d’une coupe de glace, celui qui a passé plusieurs années aux Etats-Unis nous parle (en anglais et en darija dans le texte) de son succès fulgurant, de ses collaborations, son admiration pour Justin timberlake, son refus de participer à Mawazine… Interview avec la nouvelle star.
HuffPost Maroc: « Lm3allem » est un succès phénoménal avec plus de 9 millions de vues sur Youtube en quelques jours, vous arrivez même à dépasser le dernier single de Madonna. Comment expliquez-vous cette réussite?
Saad Lamjarred: Avec mon équipe, nous cherchions à intégrer dans cette chanson tous les ingrédients d’un tube. Je pense que le succès de la chanson se situe dans la nouveauté des textes, l’originalité de la musique mais également dans la qualité du clip réalisé par mon ami Amir Rouani. Il est talentueux et nous sommes sur la même longueur d’onde. Nous avons échangé longuement pour finir par adopter l’idée d’un clip inspiré du Maroc des années 50, mais qui est aussi très actuel.
Ce qui a été le plus frappant dans le clip, c’est la touche artistique qu’a apportée Hassan Hajjaj. Comment avez-vous eu l’idée de travailler avec lui?
C’est Amir Rouani qui m’a proposé de collaborer avec cet artiste remarquable. Nous trouvions que l’univers de Hassan Hajjaj correspondait parfaitement à l’idée du clip. Dès notre première rencontre, j’ai su que c’était l’homme qu’il nous fallait. Il nous a présenté ses créations, j’étais admiratif devant son travail. La collaboration entre Amir, Hassan et moi s’est très bien passée. Il y avait une bonne énergie et ça se ressent quand on regarde la vidéo.
Que répondez-vous à ceux qui critiquent le dialecte que vous utilisez dans vos chansons et qui est jugé proche du « khaliji »?
Pour moi, les critiques sont synonymes de succès. En ce qui concerne le dialecte utilisé dans mes chansons, c’est ce que j’appelle le « dialecte blanc ». C’est un compromis entre le darija marocain et les dialectes du monde arabe qui permet de nous faire comprendre du plus grand nombre. C’est une stratégie que nous adoptons afin de diffuser la chanson au maximum. Je préfère initier le public arabe petit à petit au parlé marocain. Le dialecte de notre pays, contrairement au dialecte égyptien ou libanais, n’a pas été assez diffusé dans le passé. La solution aujourd’hui, c’est de le faciliter afin d’attirer un public large. Quand on aura assez de reconnaissance, nous pourrons prendre nos aises et sortir des titres 100% marocains.
Quelle est selon vous, la chanson charnière qui vous a propulsé aux devants de la scène arabe?
Il y a eu plusieurs chansons qui ont rencontré un certain succès dans les pays arabes comme « Mal Hbibi Malou » et « Salina Salina ». Mais je pense que c’est la chanson « Enty » qui a marqué le public au Moyen-Orient. Cette chanson a confirmé que nos choix étaient bons et que la chanson marocaine pouvait dépasser les frontières du pays et connaître un grand succès dans les autres pays arabes.
Vous vous êtes fait connaître grâce à une émission de télé-crochet « Super Star », une adaptation libanaise de « Nouvelle Star ». Que vous a appris cette expérience?
La chose la plus importante que m’a appris l’émission a été la patience. Il faut être patient si l’on veut atteindre nos objectifs. Le domaine de la chanson est très dur. Il faut se préparer moralement et affronter toutes les difficultés pour arriver à réussir. Je pense que « Super Star » était une expérience unique. C’était une chance pour moi de participer à ce programme.
Quel est l’artiste actuel auquel vous vous identifiez le plus?
C’est une question assez difficile (rires). J’aime beaucoup Justin Timberlake. J’apprécie sa manière de faire de la musique, sa relation avec ses fans, son style, son rapport avec sa famille… C’est aussi un artiste « clean », qui véhicule une très bonne image de lui. Pour moi, c’est un exemple. Il m’inspire énormément.
Quels sont, selon vous, les artistes qui font la musique marocaine d’aujourd’hui?
Il y en a beaucoup que j’apprécie et qui font du très bon travail, comme Asmae Lamnouer, Hatim Ammor, Ahmed Reda… Il ne faut pas oublier ceux qui écrivent et composent les chansons. Je pense notamment à Jallal Hamdaoui qui est derrière beaucoup de succès, Radoine Gdiri, Mohammed Rifai et d’autres.
On vous a proposé cette année de vous produire dans le cadre du festival Mawazine. Pourquoi ça ne s’est pas fait?
Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur des questions techniques. Le deal ne nous convenait pas. S’ils ont besoin de nous l’édition prochaine, nous sommes prêt à participer au festival.
Après « Lm3allem », quelle est la prochaine étape ?
Il y a un duo avec l’artiste saoudien Rashed Al-Majed qui sortira prochainement. Nous sommes déjà en train de préparer un nouveau vidéo-clip. Je peux vous garantir que le meilleur arrive.
Après le succès de « Nti Baghya Wahad » et de « Mal Hbibi Malou », Saad Lemjerred revient avec la chanson « Lm3allem » où il mêle sonorités orientales et marocaines, une façon pour lui de toucher un large public.