C’était Noël avant l’heure pour certains habitants de Hong Kong. Quelques heures avant le réveillon, une pluie de billets de 500 dollars s’est abattue sur une route très fréquentée. Très vite automobilistes et piétons se sont rués sur l’argent. En tout plus de 15 millions de dollars de Hong Kong soit 2 millions d’euros se sont retrouvés sur la chaussée. Mais le Père Noël n’y est pour rien. L’argent est tombé d’une de ces caisses que transportait un fourgon blindé. Le conducteur du fourgon a roulé une demi-heure, sans se rendre compte que la portière arrière du véhicule était ouverte. Alertés les policiers ont bouclé les environs et tenté de récupérer les quelques billets éparpillés. La police a mis en garde les heureux bénéficiaires du butin. Ceux qui ne rendent pas l’argent seront considérés comme des voleurs et risquent jusqu’à 10 ans de prison.
FLASH: Arabie Saoudite: Khaled Ben Sultan quitte la Défense
Le jour où arrive en Arabie saoudite le Secrétaire à la Défense américaine Chuck Hagel, on annonce à Riyad le remplacement du prince Khaled Ben Sultan Ben Abdulaziz au poste de vice-Ministre de la Défense par le prince Fahd Ben Abdullah Ben Mohammad, ex-commandant de la Royal Saudi Navy. Khaled Ben Sultan revenait d’un voyage en Asie, incluant la Chine et le Japon, devancé par des rumeurs sur une possible commande de nouveaux missiles balistiques chinois CSS-5/-6. Khaled Ben Sultan pensait-il pouvoir réitérer le scénario du début des années 80, avec la commande, imaginée et négociée par lui-même et surtout par son frère le prince Bandar Ben Sultan Ben Abdulaziz, de missiles CSS-2 par l’Arabie saoudite?! Aurait-il payé le prix de cette nouvelle aventure? Son frère Bandar Ben Sultan, chef des RG et toujours aussi proche de Washington, l’aurait-il lâché cette fois?
Khaled Ben Sultan préparait ce nouveau rapprochement militaire et stratégique avec la Chine, alors que les dirigeants saoudiens s’inquiétaient de la distance que prenaient les Etats-Unis à leur égard et à l’égard des dossiers régionaux qui les intéressaient. Depuis, et surtout avec le recentrage de la politique américaine sur la zone et le retour en force de Washington sur les dossiers régionaux (nucléaire iranien, Yémen, Irak, Syrie, al-Qaëda, processus de paix, etc.), d’autres courants au sein de la classe dirigeante saoudienne ont repris le chemin de Washington, avec détermination. L’éclipse du roi Abdullah pour des raisons de santé, alors que Washington manifestait une détermination à ressouder ses liens avec ses alliés arabes et régionaux et à s’impliquer à nouveau avec force dans les dossiers brûlants de la région (y compris en Syrie), permet à un Saoud el-Fayçal, dont on prévoyait le départ du Ministère des Affaires étrangères et son retrait au profit de son adjoint et fils du roi le prince Abdulaziz Ben Abdullah Ben Abdulaziz, de reprendre en mains le dossier des relations saoudo-américaines (Saoud el-Fayçal vient d’être reçu par Barack Obama à la Maison Blanche le 17/04). Deux autres personnalités clés du système saoudien, le Ministre de l’Intérieur le prince Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz (reçu comme un roi à Washington le 14/01) et le chef des RG le prince Bandar Ben Sultan Ben Abdulaziz (qui a réussi avec brio son retour en force au palais), assurent une parfaite synergie entre les intérêts saoudiens et américains sur les dossiers très sensibles de la lutte contre le terrorisme et sur l’Iran, le Yémen, l’Irak, la Syrie et le Liban. Le trio composé de Saoud el-Fayçal (pourtant malade), Bandar Ben Sultan (pourtant mis en veilleuse quelque temps avant de revenir aux affaires) et Nayef Ben Mohammad (pourtant affecté, sur le plan interne par la disparition brutale de son père Nayef, et sur le plan américain par les réserves du clan Nayef à l’égard de Washington) semble imposer son diktat à Riyad, sous l’autorité bienveillante du roi Abdullah et du Prince héritier Salman qui ont tous deux imposé leurs fils à des postes de premier choix en vue des successions qui s’annoncent.
Khaled Ben Sultan, passé d’adjoint au Ministre de la Défense à vice-Ministre de la Défense, n’a pas dû saisir ces nouveaux changements annonciateurs d’une nouvelle phase de rapprochement stratégique entre Riyad et Washington, poursuivant, apparemment seul, son ouverture sur la Chine. Si le facteur chinois est un des paramètres déterminants dans l’éviction de Khaled Ben Sultan, d’autres facteurs jouaient dernièrement en sa défaveur. Il y a tout d’abord les nouvelles alliances au sein de la famille et auxquelles il n’a pu réellement contribuer. Son frère Bandar, fort de ses appuis américains, a réussi sa réintégration au palais, dans l’entourage du roi Abdullah dont il s’est rapproché dernièrement. Ses cousins, les fils du prince Nayef, Mohammad et ses frères, et ses autres cousins, les fils du roi Abdullah, Mitaab et ses frères, ainsi que les fils du prince Salman, Mohammad et ses frères, semblent l’avoir laissé en dehors de leurs arrangements, arrangements qui ont exclu également les fils du roi Fahd, Mohammad et ses frères. Il y a aussi des questions liées à la sécurité et à la défense, et le recentrage des affaires de sécurité au profit de l’Intérieur (Mohammad Ben Nayef), de la Garde nationale (Mitaab Ben Abdullah) et des RG (Bandar Ben Sultan). Enfin, Khaled Ben Sultan, qui a su patienter et vivre sereinement sa traversée du désert après le succès de l’Opération Tempête du Désert, ne désespère pas d’être rappelé à de nouvelles fonctions. Mais, aujourd’hui, ses alliances internes sont affaiblies, au sein de la famille, au palais (auprès du très influent dircab du roi, Khaled al-Tueïjri) et au sein des Forces armées, et sa place dans l’axe saoudo-américain a régressé. Il aura toujours, dès maintenant, son groupe de presse et son très influent journal al-Hayat, pour s’exprimer.