Coucher pour décrocher du boulot, cela est aussi valable dans le domaine du show-biz. Des actrices marocaines ont accepté de livrer les secrets de leurs souffrances avec ce phénomène, et chacune a sa petite histoire.
Le harcèlement sexuel n’épargne aucun secteur d’activité et surtout dans le domaine du show-biz où il faudra faire plein de concessions pour arracher un rôle ou du moins le garder. C’est à ce phénomène que Al Akhbar consacre son dossier central pour son édition de ce week-end du 7-8 février. Avec force témoignages, le journal explique comment des jeunes femmes, mariées ou non, ont eu à gérer des étapes assez choquantes de leur vie professionnelle. Et surtout gérer des réalisateurs aux mains baladeuses, des producteurs-prédateurs ou, au minimum, des collègues hommes aux appétits démesurés.
Al Akhbar a recueilli les témoignages de presque une dizaine d’actrices aux histoires les unes plus effarantes que les autres. Ainsi, Salma Habibi narre son histoire avec le célèbre réalisateur Chafik Sehimi à qui on doit la série « Wje3 trab ». La jeune actrice raconte comment elle a déchanté quand elle a assisté à des scènes où son patron se livrait à des attouchements très osés avec ses actrices. Ayant joué dans « Chouk Sedra » (Les épines du jujubier !), elle affirme avoir été abordée à maintes reprises par Chafik Sehimi qui, le comble !, aurait été encouragé dans son entreprise par sa belle-fille. N’ayant pas réussi à la séduire, elle affirme avoir été congédiée.
« Mon sérieux est la raison du peu de rôles que j’obtiens », témoigne à son tour Ahlam Charaf Eddine. La jeune actrice, révélation de la série « Zinat al Hayata », affirme avoir eu à subir les assauts de plusieurs réalisateurs et collègues, y compris de la part du mari de l’une de ses meilleures amies. Mais le cas de Hanane Belhoucine est encore plus emblématique. Actrice débutante et sans trop d’expérience, elle déclare avoir été harcelée sexuellement lors de plusieurs castings, ce qui l’a poussée à refuser des offres de tournage.
Sous d’autres cieux, la situation n’est pas meilleure : Mayssa Maghribi et Meryem Houcine concèdent avoir subi le même sort dans plusieurs pays du Golfe. Et terminons avec la dernière affaire en date où l’actrice Loubna Abidar déclare publiquement avoir été harcelée, presque sexuellement agressée, par Said Naciri lors du tournage de « Al Hammala » (Les Transporteurs ou nos fast and furious nationaux).
Harcèlement au féminin
Autre grande révélation contenue dans le dossier central d’Al Akhbar : il n’y a pas que les hommes qui harcèlent leurs collègues femmes. Car il est arrivé que des actrices essaient d’amadouer leurs collègues du même sexe. Et c’est ce dont témoigne Ilham Ouaâziz. La jeune actrice déclare avoir dû repousser les avances d’une autre artiste alors qu’elles se trouvaient toutes les deux dans une chambre d’hôtel à l’occasion d’un tournage. Mais il y a mieux. Avant de devoir remettre à sa place son ancienne collègue, Ilham Ouaâziz déclare avoir bataillé pour contrer les assauts de plusieurs producteurs et réalisateurs. En fin de compte, il y en a qui acceptent de coucher pour décoller. Et celles dont la carrière est brisée ou abrégée, parce que dignes et jamais vénales.
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